Otaku Otaku T.1 : Peut-on être un(e) otaku amoureux(se)?!

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Otaku Otaku
Otaku Otaku T.1 – © Fujita / Ichijinsha Inc.

En avril, on a pu découvrir un josei tout à fait atypique aux éditions Kana : Otaku Otaku. Ce titre de Fujita est une véritable ode au monde des otaku. Et je dois dire qu’après Otaku Girls que j’avais particulièrement apprécié, j’ai été plutôt séduite par ce premier volume qui nous dépeint des personnages vraiment à part !

Résumé :

Narumi et Hirotaka travaillent dans la même société. Ce sont tous deux des otaku. Ils ont chacun une passion dévorante pas toujours évidente à faire entendre aux autres. Peut-elle même être compatible avec une relation amoureuse ? Comprendre l’autre, l’accepter tel qu’il est, se montrer tel qu’on est vraiment…

Misant sur ce point commun, « des otaku », ils décident alors de sortir ensemble. Mais comme dans toutes les histoires d’amours, des interrogations et des doutes persistent. Leur passion va-t-elle les rapprocher ou les séparer ? Heureusement les amis sont là pour en discuter mais aussi pour partager leur « otaku attitude ».

Source : Kana

Avis :

« Tu participes au prochain comiket? » (Hirotaka) – Tome 1

C’est le premier titre que l’on découvre de Fujita. Comme la mangaka nous l’explique en fin de volume, elle a d’abord mis en ligne sa série Otaku Otaku sur le site Pixiv avant d’être repérée par l’éditeur Ichijinsha. Et je pense que les éditions Kana ont fait une bonne pioche avec ce titre qui devrait plaire à un large public même s’il s’agit d’un josei.

« J’étais à deux doigts de t’étriper. » (Momose) – Tome 1

Dans un premier temps, nous faisons la connaissance avec Momose Narumi et Nifuji Hirotaka. Tous deux sont otaku et bossent dans la même entreprise. Bien qu’ils se connaissent depuis l’adolescence, les deux ne se parlent pas tant que cela. Il faut dire que Narumi cache à tout le monde le fait qu’elle est une fujoshi. Quant à Hirotaka, disons qu’il a d’autres chats à fouetter que de s’intéresser à ce que pensent les gens. Mais en fait, Momose dévoile un autre trait de caractère une fois qu’elle est seule avec Hirotaka et tous deux entretiennent une relation amicale où ils boivent, parlent des dernières nouveautés otaku ou jouent à la console. C’est aussi l’occasion pour Narumi de déplorer ses nombreux échecs amoureux. Ses copains la fuient une fois qu’ils découvrent sa véritable nature. Hirotaka lui fait alors une proposition plus qu’inattendue : pourquoi ne sortiraient-ils pas ensemble ? Elle n’aurait plus à se cacher entre otaku. Oui, mais si être otaku, c’est une chose ; qu’est-ce que réellement une relation amoureuse ? Finalement, les déboires de Narumi pourraient prendre une autre tournure et c’est accompagnés de leurs amis et collègues, eux aussi otaku, que les deux personnages vont débuter une relation plutôt mouvementée.

Otaku Otaku
Otaku Otaku T.1 – © Fujita / Ichijinsha Inc.

Et autant dire que le manga nous plonge sans difficulté dans le monde des otaku : friands de mangas, animes, jeux vidéo et produits dérivés en tout genre, la mangaka ne laisse rien au hasard évoquant même le fameux comiket où Narumi vend notamment ses doujinshi. En outre, les réactions des personnages sont souvent propres à ce que nous, lecteurs, avons déjà pu vivre en tant que fans de manga. On arrive facilement à s’identifier à un des quatre personnages. C’est quelque peu étrange d’ailleurs puisque bien que travaillant dans la même entreprise, l’intrigue ne se focalise que sur les personnages. A aucun moment, on en découvre plus sur l’entreprise, preuve que Fujita cherche à se concentrer uniquement sur la passion commune des personnages.

« Pourquoi je passe mon temps à commettre des erreurs? » (Momose)  Tome 1

Des personnages qui se veulent plutôt réalistes même dans leurs excès. Leurs disputes de « fans » sont d’ailleurs assez amusantes à suivre. On peut facilement s’identifier à un des quatre personnages : Hirotaka a un caractère assez flegmatique. Bien qu’il soit passionné, il paraît plus introverti que les autres. Mais j’ai l’impression que le personnage ne dévoile pas encore tout. Narumi est une jeune femme qui, en apparence, semble mesurée mais qui devient totalement névrosée une fois dans sa passion. Je le trouve plutôt amusante même si certaines de ses réactions traduisent un réel manque de maturité. En cela, Hirotaka l’équilibre d’une certaine façon. Hanako et Tarô, qui sont en couple depuis longtemps, s’avèrent amusants. Ils ont un vrai problème pour communiquer si bien que cela prend des tours fréquemment cocasses.

« Je peux fouiller pour essayer de trouver tes magazine pornos? » (Hanako) – Tome 1

L’humour est d’ailleurs un ressort parfaitement exploité par la mangaka. Si certaines plaisanteries portent sur la culture japonaise, on arrive aisément à les comprendre pour autant. Le groupe forme un noyau attachant où on se délecte parfois des vacheries qu’ils se balancent.

Otaku Otaku
Otaku Otaku T.1 – © Fujita / Ichijinsha Inc.

Mais fort heureusement, la manga n’oublie pas la trame amoureuse. On reste dans un josei dont les préoccupations collent avec des jeunes actifs dont les romances connaissent des tracas en tout genre. On suit donc l’évolution lente entre Narumi et Hirotaka. Et on découvre que la jeune femme est quelque peu novice en matière de relations. Il faut dire que ses précédentes relations se sont soldées par des échecs. Aussi, si au départ, elle prend cette relation avec Hirotaka sans réel engagement, on voit néanmoins qu’elle n’oublie pas qu’il est un homme et que cela entraîne certaines choses (aaah, la couleur des sous-vêtements…). Du côté de Hanako et Tarô, les deux ont une relation à la fois complice comme parfois tyrannique. Il faudra voir comment ils parviendront enfin à être sur la même longueur d’ondes. Tout cela concourt à donner un certain intérêt au titre car la passion « otaku » ne fait finalement qu’exacerber leurs relations de couple.

Narrativement, j’ai trouvé qu’il était intéressant de voir des saynètes plutôt qu’un fil continu. Ce choix s’avère judicieux à mon sens et colle avec l’esprit du titre. Quelque part, on ressent davantage cette dimension tranche-de-vie. Mais surtout, certaines thématiques ne paraissent pas se prêter à une intrigue longue. Chaque histoire offre généralement une chute savoureuse.

Du côté du style de Fujita, on peut dire qu’il est assez épuré au niveau des décors. Ils ne sont quasiment pas présents. La mangaka se concentre uniquement sur ses personnages et on ne voit que très rarement d’autres personnages qui apparaissent telles des fantoches à travers des bouts de corps ou des bulles. Mais je n’ai pas été gênée pour ma part parce que la mangaka s’appuie sur ce que ressentent les personnages au final. Finalement, ils ne servent qu’à mettre en exergue les personnages principaux.

« Je dessinerai un dôjinshi BL où il en prendra pour son grade! » (Momose) – Tome 1

Du côté de l’édition, le travail de Kana est toujours de bonne qualité. La couverture est agréable au toucher et finalement, quand on regarde le titre avec les signes de l’homme et de la femme, on se rend compte que le sujet va plus loin que de simples otaku qui doivent cacher leur passion. La traduction est assez soignée compte tenu des difficultés liées aux références.

En conclusion, ce premier volume d’Otaku Otaku s’avère être une bonne surprise : la mangaka arrive à bien conjuguer la culture otaku avec les sentiments amoureux de ses personnages. Un titre à suivre !

N’hésitez pas à profiter de l’offre de Kana à 5,95€ jusqu’au 31 décembre 2018!

Avis réalisé grâce au service presse des éditions Kana que l’on remercie chaleureusement!

Informations :

Titre VO : ヲタクに恋は難しい
Titre traduit : Wotaku ni Koi wa Muzukashii
Genres : josei, romance, comédie, tranche-de-vie, otaku, jeux vidéo
Nombre de tomes VF/VO : 3/6 (En cours)
Auteur : FUJITA
Édition VF : Editions Kana
Prix : 6,85€

Extrait en ligne : Otaku Otaku T.1

Note :

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